Il est l’un des joueurs emblématique de l’équipe, déjà présent lors de la première montée en N1 en 2011 et cadre du groupe, Romain Charrier revient avec nous sur le début de saison, le match du week-end face à Amiens et son aventure en Slovénie. 

2016-2017 - N1 - Romain Charrier

Quel bilan tires-tu de ta première partie de saison ?

Au regard des résultats de la poule tous les week-ends, force est de constater que le niveau de la poule est très homogène, il n’y a pas d’équipe qui sort réellement du lot, nous sommes à la première place de la poule certes et ce n’est pas immérité. Seulement, il faut relativiser, car nos succès n’étaient pas larges. Alors même si nous avons su prendre le pas sur nos adversaires pendant cette première phase de poule, il serai mal avisé de se relâcher, car nos concurrents sont proches derrière et un moment de faiblesse peut nous coûter cher à la fin de la poule pour l’accession au play-off. Cependant, je trouve que nous sommes très constants en défense avec des gardiens performants, ce qui nous assure une base solide pour construire nos succès, de plus je suis confiant dans le jeu global de l’équipe : qui est plus équilibré, avec des postes doublés dus aux arrivées, mais d’autant plus grâce aux progrès de chacun. Ce qui est notable par rapport aux années précédentes, c’est surtout que nous avons une bien plus grande maîtrise du jeu, qui nous permet de pas perdre trop de ballons et de trouver des réponses techniques et tactiques aux problèmes que nous posent nos adversaires. Je tire donc un bilan très positif de cette première partie de saison, qu’il ne faudra pas gâcher par prétention.

Comment abordes-tu cette phase retour ?

Honnêtement cette phase retour fait peur notamment à cause des déplacements à l’extérieur qui vont être difficiles (Amiens, Rouen, Hazebrouk et Saint-Valéry). Nous ne bénéficierons plus du statut que nous avions pendant la phase aller, ou nos adversaires ne nous attendaient pas forcément à ce niveau. Dorénavant, nos adversaires vont nous attendre de pieds fermes. Il faut envisager nos prochains matchs, comme des matchs très engagés où il faudra être constant et faire peu d’erreurs pour espérer obtenir la victoire. Néanmoins, les résultats et le jeu d’équipe me permettent d’aborder cette phase retour avec confiance, en n’omettant pas le fait qu’il faudra garder le niveau de performance actuelle, et même le rehausser en vue des confrontations à venir.

Ce match contre Amiens est le début d’une série de matchs très importants ?

Je ne suis pas un spécialiste des joueurs de telle ou telle équipe, pour ça, il faut demander aux frères Laz, qui sont des vrais encyclopédies du Handball, Nico Lemone également est aussi excessivement énervant dans le domaine. Alors pour ce qui est de vous dire qu’ils ont un arrière gauche ou demi-centre excellent, il faudra me redemander après le match… Cependant ce que je peux dire de mes souvenirs du 1er match de la saison contre Amiens, c’est premièrement que nous avions perdu d’un écart faible sans faire un mauvais match, l’écart s’est surtout fait sur des pertes de balles suivis de contre-attaques (ce qui est facilement corrigeable), j’avais pour ma part été particulièrement prolifique à ce niveau pour l’adversaire, et je pense avoir fait plus de passes décisives à ces derniers qu’aux miens. Ensuite, c’est une équipe avec des joueurs d’expériences qui sait tenir le ballon, joueur à son rythme, avec une défense très compacte surtout au centre. Avec le repos qu’ils ont certainement dû avoir avec le match de coupe de France, ils ont pu recharger les batteries de ces vieux roublards, ils en seront donc d’autant plus coriaces.

Que t’a apporté ton aventure d’un an en Slovénie ?

Je suis surtout partie en Slovénie pour vivre une aventure humaine. Alors certes, j’ai pu jouer au handball en Slovénie au RD Slovan Ljubljana, en 1re division. Cela m’a permis d’aborder le handball d’une manière plus sérieuse, car les attentes des clubs sont fortes, il faut s’entraîner beaucoup et longtemps sans autre contrepartie que le plaisir de jouer. Pour ma part, cela me convient bien, mais il faut avouer que c’est parfois dur mentalement de sortir prendre le bus pour se taper de l’attente à -5°C pour aller s’entraîner à l’autre bout de la ville, avec des coéquipiers qui sont adorables, mais avec lesquels je ne pouvais pas trop échanger à cause de la langue. C’était le côté le plus difficile du handball en Slovénie, jouer au poste de demi-centre, sans avoir une grande capacité de communication, je peux vous assurer que c’est un véritable challenge. Cependant, j’ai eu la chance de jouer contre de très belles équipes comme Celje ou encore Maribor et Velejne qui sont pour certaines en ligue des champions et d’autres tout proche, c’est une expérience qui fut très enrichissante. Une dernière chose concernant le handball en Slovénie, c’est la qualité technique des joueurs qui m’a impressionné, notamment la gamme de shoots que possèdent les ailiers… Quant à la partie humaine, c’est elle qui m’a permis de trouver la voie qui est actuellement la mienne, celle de devenir professeur d’EPS. L’année écoulée là-bas m’a permis de mieux me connaitre, de me questionner sur ce que je voulais réellement faire et pouvait faire dans la vie pour apporter ma pierre à l’édifice de la société. Il m’a aussi permis de m’enrichir culturellement et d’envisager une manière de vivre qui est proche de la nôtre, mais avec certaines différences (comme par exemple une plus grande place accordée à la famille, les emplois du temps du travail permet aux parents de venir chercher les enfants tous les jours à l’école). Et enfin certaines rencontres m’ont permis de créer de belles amitiés qui je l’espère vont perdurer, car j’espère bien y retourner régulièrement en vacances !

Que fais-tu maintenant ? Comment vois-tu tes prochaines années ?

Je traîne sur les bancs de la fac de la Harpe en ce moment, vivant des années étudiantes pour la seconde fois ! (je voulais vérifier si c’était bien). En L3 staps, éducation motricité, j’ai pour ambition de passer le concours du CAPES l’année prochaine pour devenir professeur d’EPS. J’essaye donc de mettre toutes les chances de mon côté pour réussir ce parcours sans perdre de temps. Ainsi, j’envisage mes 2 prochaines années à Rennes pour finaliser mes études en continuant de jouer au handball au CPB, si mon corps me le permet. Et oui, tu n’es pas encore débarrassé de moi Franck !

Aujourd’hui, qu’est-ce qui démarque pour toi le CPB des autres clubs ?

Vous voulez dire outre le fait que l’on joue en vert fluo ? (rires) Plus sérieusement, on ne peut pas dire que j’ai une très vaste expérience d’un point de vue du nombre de clubs que j’ai pu avoir à l’instar de beaucoup de mes coéquipiers comme par exemple les amis Thouminot ou Vu, cependant, si je dois mettre en évidence une caractéristique qui ressort : c’est comme le disent si bien mes compères Ruellan et Laz, « je prends toujours autant de plaisir à jouer ici ». Cette caractéristique n’a jamais été aussi forte que dans ce club, pour de multiples raisons, mais pour ne pas toutes les citer : je donnerai l’exemple le plus marquant qui est l’esprit familial du club, ou l’on voit régulièrement les week-ends des familles entières qui viennent nous supporter, ou qui sont bénévoles, a l’inverse des joueurs qui vont coacher les jeunes, ou des parents qui s’investissent. Cet état d’esprit est le ciment qui fait la force de notre club et je pense que nous y adhérons tous et c’est pourquoi également notre équipe fait preuve d’une grande solidarité sur le terrain.