Lancée en début de saison, l’entente de l’Académie Rennes Cesson Chantepie Handball (- 18 ans), entre les clubs de l’agglomération rennaise, porte déjà ses fruits.

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L’idée est d’abord partie d’un constat. « En fin de saison dernière, on s’est retrouvé en moins de 18 ans avec deux équipes qui jouaient le maintien, pose Pierre Le Meur, manager général de l’entente baptisée ARCCH. L’entente CPB Rennes – Chantepie, et Cesson. Une seule équipe s’est maintenue au plus haut niveau national. On s’est dit que c’était dommage d’en arriver là, d’être les uns contre les autres, alors que l’on est seulement distant de quelques kilomètres. »

Dans des catégories de jeunes où l’entente est presque devenue la norme, la discussion s’est alors lancée. « Pour réagir un peu à ça aussi, car tous les clubs, ou presque, au niveau jeunes, montent une équipe commune. Ça devenait compliqué pour nous de continuer à fonctionner chacun de son côté, et ça paraissait logique de dire, maintenant, on travaille tous ensemble. » Car à trois, on est forcément plus fort qu’à deux. Aussitôt dit, aussitôt fait. Avec Pierre Le Meur, ancien capitaine emblématique de Cesson et aujourd’hui joueur au CPB Rennes, en Nationale 1. Idéal pour fédérer. « Le rôle de Pierre a été déterminant, pose Franck Roussel, le président du CPB Rennes. Quelqu’un de fédérateur, idéal pour mettre le projet sur les bons rails. » Et sportivement pour l’instant, le train ARCCH est en marche. Deuxièmes de leur poule en championnat national, ces jeunes font briller les couleurs de l’agglomération rennaise au plus haut niveau de leur catégorie d’âge. « Le bilan est ultra positif, se satisfait Le Meur, tout en rappelant que tous ne finiront pas professionnels. On n’a pas vocation à dire qu’on va faire d’eux des joueurs pros, ce serait leur mentir. L’objectif, c’est de leur donner les clés pour qu’ils atteignent leur meilleur niveau, et qu’ils aient la sensation d’avoir été encadrés et d’avoir donné le maximum. »

Si de possibles améliorations, eu égard à la jeunesse du projet, sont à l’étude, un an d’existence aura suffi à prouver que les clubs rennais sont faits pour s’entendre. La recette idoine pour pérenniser cette entente au plus haut niveau national.

Franck Roussel : « On avance tous ensemble »

Le président du CPB Rennes pose son regard sur une entente déjà prometteuse. Une démarche nécessaire et fructueuse.

Pour l’instant, c’est un vrai succès. C’était une nécessité. Nécessaire pour les joueurs, nécessaire pour les clubs, nécessaire pour le handball de la métropole. Pour faire progresser le niveau, pour avoir plus de visibilité. On avait deux équipes moyennes au niveau championnat de France. C’était fragile sur le moyen terme. En développant ce projet-là, on a mis en place quelque chose de cohérent. Et qui sportivement fonctionne. Aujourd’hui, si cette entente rencontre une équipe de N3, il n’y aurait pas quinze buts d’écart.

Derrière ça, il y a un projet cercliste ou cessonnais, qui peut te proposer par exemple de la N3 ou de la N1 au CPB, et de la N2 ou un projet LNH à Cesson. C’est un vrai couteau-suisse. En plus, on a la chance à Rennes d’avoir une équipe au plus haut niveau national, et plusieurs clubs qui font un super boulot.

Le hand français brille par sa formation, quand on voit l’équipe de France décrocher plusieurs titres de champions du monde. Un tel projet permet aussi de mutualiser les moyens, logistiques, financiers… On se croisait un peu sur les aires d’autoroute. C’est aussi faire taire les guerres de clocher. On s’est tous mis autour d’une table, et on avance tous ensemble, parce qu’on est complémentaires. Avec l’envie d’atteindre l’excellence.

Ouest-France – 29/03/2016 – Supplément Sports