Le CPB Rennes Handball est un club formateur et des joueurs issus de notre filière de formation réussissent à atteindre le niveau professionnel. Pour commencer, nous vous proposons de partir à la découverte de Dragan Pechmalbec.

Joueur au HBC Nantes (Lidl StarLigue) depuis 4 ans, Dragan Pechmalbec a débuté le handball au CPB Rennes. Il revient avec nous sur son ascension et ses débuts au club.

Dragan, comment vas-tu ? Comment s’est passé ton confinement ?

Ça va bien, le confinement s’est bien passé pour moi. J’étais chez mes parents avec mon frère et ma sœur. C’était la première fois qu’on était autant ensemble et c’était une bonne expérience. J’ai pu continuer à m’entretenir physiquement avec du matériel que j’avais chez moi (vélo d’appartement, haltères, élastiques…) donc j’ai pu faire du sport presque tous les jours pour me maintenir en forme même si c’est dur quand il n’y a pas d’objectifs concrets.

Comment vont se dérouler les prochaines semaines pour toi ?

Je passe mes derniers examens ce mois-ci pour valider ma licence STAPS donc j’essaie de bosser et de m’entretenir physiquement. Cela se fait bien parce que la fac de Nantes me laisse du temps entre les épreuves pour réviser. Pour après je ne sais pas encore, vu qu’on ne peut pas vraiment prédire.

Avec l’arrêt des compétitions, vous terminez à la 2e place de Lidl StarLigue avec une possible qualification en Ligue des Champions. Quel bilan tires-tu sur cette moitié de saison ? Cela ne doit pas avoir la même saveur ?

C’est dommage que ça s’arrête là parce qu’on jouait sur tous les tableaux, on avait une super dynamique. Mais si au final, on devait se qualifier pour la ligue des champions de cette façon, alors je signe (rires). Je n’ai joué que 4 mois au final à cause de ma pubalgie estivale. Mais je fais une saison assez bonne, même si je n’ai rien apporté offensivement. J’ai pu aider l’équipe à différents postes défensifs dans différents systèmes.

Tu as débuté le handball au CPB Rennes après plusieurs années au football au Stade Rennais, comment es-tu arrivé au handball ? As-tu un regret de ne pas avoir été plus loin dans le football ?

Je commençais à me lasser du foot, ça me demandait beaucoup trop d’investissement par rapport à ce que ça me rapportait donc j’ai décidé de passer les tests du pôle en 3ème parce que j’avais envie de faire du hand. Mais le jour du 2ème tour des tests, j’ai dû faire le choix entre le test final du pôle et un test au centre de formation de Laval. Je suis allé à Laval, et ça a été une super décision puisque j’ai été recalé. L’année suivante, j’ai fait le choix inverse et j’ai été accepté. Pour moi le foot, c’était la réussite ou rien, et comme je voyais que ça coinçait, je suis allé voir au hand.

Tu es arrivé au CPB Rennes à l’âge de 16 ans et tu as directement intégré l’équipe des U18 Nationaux, comment se sont passés tes premiers moments au handball ?

Franchement bien ! C’était dur au début parce que je n’étais pas prêt physiquement, c’est un effort différent du foot et le corps devait s’habituer. En plus, je ne connaissais pas toutes les règles (rires). C’était vraiment super parce qu’il y avait un niveau qui correspondait à ce que le pôle voulait pour ma progression. Le match du samedi, c’était vraiment le baromètre et le moyen d’appliquer ce que j’avais engrangé la semaine au pôle.

Alors justement tu es rentré directement au pôle lors de ta première année de handball, chose assez rare ! Que peux-tu nous dire sur ces années au Pôle ?

Je n’ai fait que 2 années à cause de l’épisode de Laval ! Mais c’était fantastique, je me suis fait des supers potes que je vois encore aujourd’hui, et j’ai appris énormément sur le hand avec Mirko Perisic et Pierre Taillé, pour ne citer qu’eux, je suis reconnaissant à vie.
Mais comme tout c’est passé trop vite, j’ai réalisé une année complète et lors de la seconde je me suis gravement blessé à l’épaule donc j’ai passé la majorité de mon année en rééducation avec Gwendal Thouminot qui se moquait de moi à l’hôpital en janvier et qui a décidé de se faire la même blessure le mois suivant, ça c’est un vrai pote ! (rires)

Avec ta progression, tu as pu intégrer l’équipe 1 du CPB Rennes et jouer en Nationale 1. ça été la découverte d’un niveau encore supérieur et d’une bande de potes ?

Oui au bout d’un an de hand, je m’entraînais avec la Nationale 1 sans pour autant y jouer la première année, le niveau était peut-être trop élevé pour moi, il a fallut une temps d’adaptation et quand j’étais en forme pour prétendre à un place sur la feuille de match, je me suis luxé l’épaule. La rééducation a duré longue et j’ai commencé par jouer 6 mois avec la réserve en Nationale 3 entraînée par Romain Corre, puis peu à peu, je suis passé des entraînements à une place dans le groupe avec quelques bouts de matchs plus ou moins longs. Et ce, jusqu’à une place concrète dans le groupe l’année 2015-2016. Et le tout avec une bande de potes sans professionnel, mais pas sans travail et ambition.
Au CPB Rennes, on est vraiment une grande famille parce qu’on se voit encore régulièrement à Géniaux ou ailleurs, même si certains n’y jouent plus.

Quel est ton meilleur souvenir au CPB Rennes ?

Il y en a tellement..mais peut être la 3ème place de N1, où on jouait à Vernon à la dernière journée pour le titre. Pour la petite anecdote, on disposait d’une balle pour égaliser à quelques minutes de la fin, le match était très tendu. J’étais sur le banc à côté de Tanguy Cherel, prêt à ne pas rentrer. Et là il m’a dit ” C’est chaud ! Imagine si Franck te disait “maintenant tu rentres”, il n’avait pas joué du match et 10 secondes plus tard Franck l’appelle pour rentrer sur le terrain avec la chasuble qui lui arrivait au genoux. C’était plus beau que dans un film ! Ensuite on a pas marqué le but et Caen qui était malmené par Saint Valery et qui jouait aussi le titre a gagné donc pas de regrets.

Toutes tes performances t’ont permis d’être repéré par le HBC Nantes et d’intégrer le centre de formation. C’était pour toi une suite logique ?

Je voulais absolument intégrer un centre de formation quand j’étais au pôle mais ces 2 années avec la Nationale 1 en sortie du pôle m’ont permis de progresser au moins autant que dans un centre de formation. J’ai eu quelques propositions et celle de Nantes me paraissait la mieux pour poursuivre mon apprentissage même si l’écart était vraiment grand, puisque Nantes participait à la ligue des champions pour la 1ère fois !

Le club de Nantes t’a permis de jouer au plus au niveau français, mais surtout la Ligue des Champions et ce titre de vice-champion d’Europe. Comment as-tu vécu cette épopée à Cologne ?

Tout est allé trop vite, mais l’année où l’on termine vice-champion d’Europe ça dépassait toutes mes espérances. Comme avec le CPB, à une échelle différente, on n’avait pas la meilleure équipe sur le papier même si on avait pleins de grands joueurs, mais on réussissait de grandes choses. On n’a pas perdu une fois à la maison de la saison, contre des grandes équipes contre le Barça ou le Vardar par exemple. Et puis Cologne.. C’est mon meilleur et mon pire souvenir dans le hand, tout était fantastique. Quand on est arrivé, on n’en croyait pas nos yeux d’être dans cet endroit où on pensait ne jamais venir, on aurait dit Charly qui rentre dans la chocolaterie de Willy Wonka (rires).
Tout était trop beau ou presque puisqu’on a perdu une finale qui était à notre portée et qui est toujours difficile à avaler.

Dans ta carrière de handballeur, on peut aussi y voir des sélections avec les équipes de France dont une avec France A… Tu as également la possibilité de jouer avec la Serbie.

Oui, j’ai toujours la possibilité de jouer pour la Serbie à condition de ne pas jouer de match avec la sélection française pendant 3 ans. J’ai été contacté récemment en Serbie pour savoir quel était mon positionnement. Aujourd’hui, je suis sélectionnable seulement pour la France donc je ne me pose pas la question.

Quel était ton sentiment lors de cette sélection en A ?

J’étais stressé, mais aussi excité de montrer ce que je savais faire surtout que j’étais en grande forme avec le club. Malheureusement, je n’ai pas pu le montrer. Je travaille dur depuis, pour avoir une chance d’y retourner.

Pour terminer, quelles sont tes ambitions pour l’avenir ? Tu es encore sous contrat avec le HBC Nantes

J’aimerais faire deux grandes années lors des deux prochaines saisons avec le H, la suite je n’y pense pas pour le moment.

Dragan vu par…Mirko Perisic

(Entraîneur du pôle espoirs de Cesson-Sévigné)

D…comme… Détermination
Dragan est arrivé au pôle avec un seul objectif : devenir professionnel. Depuis que je suis entraîneur, je n’ai jamais vu un joueur aussi investi, AU QUOTIDIEN, pour arriver à atteindre son objectif. Il se donne les moyens de réussir, et il travaille dur, sans relâche. C’est, à ce titre, un exemple à suivre pour n’importe quel joueur.
R…comme… Rage…de vaincre !
Dragan est un compétiteur, il se battra jusqu’au bout de ses forces. Il fait partie de ces joueurs qui dépassent leurs limites, et qui donnent du cœur au collectif sur le terrain.
A…comme… Aigle Pour 2 raisons …
La première est le nom que ses camarades du pôle lui ont donné, quand il tirait en contre-attaque, où il se déployait (tel le rapace majestueux) de toute son envergure et de toute sa vélocité … ceux qui connaissent en souriront ! La deuxième est en référence au symbole de son pays « Maternel », la Serbie, où l’Aigle à 2 têtes est l’emblème National, représentant pour l’une, le pouvoir temporel, pour l’autre, le pouvoir spirituel.
G…comme… Gonflette
Une obsession : prendre de la masse musculaire, du poids ! Force est de constater que ses biceps, son torse et le reste de son corps, ont subi les affres de sa détermination et que (mesdemoiselles, attention), il a sculpté aujourd’hui une armure qui doit lui permettre d’imposer son physique à ses adversaires.
A…comme…Amitié
Sa présence régulière à Géniaux, malgré un emploi du temps chargé, montre l’importance qu’il attache au club, aux coéquipiers, à ceux qui ont aidé et participé à son « envol » ! La reconnaissance et la fidélité dont il fait preuve envers ses camarades sont une marque très forte…petit tour au marché des lices pour profiter encore un peu des copains (et y croiser son entraîneur de pôle) …avant de reprendre la route !
N…comme… Narguer
Ne le cherchez pas !! Il saura répondre présent et relever le défi ! Mais, si vous « bafouillez » ou « ratez » votre coup, gare à vous…le caractère joueur de Dragan, et la provocation inhérente à tout compétiteur qui se respecte, vous renverra votre affront en pleine figure…aussi vous saurez lui rendre la pareille lorsqu’il manquera son coup !! Soyez tranquille, sa bonne foi légendaire fera des merveilles !!!”

Dragan vu par…Franck Prouff

(Entraîneur du CPB Rennes de 2004 à 2019)

“Ce qui est marquant à propos de la période cercliste de Dragan c’est qu’il a pu atteindre ses objectifs sportifs (s’ouvrir les portes du très haut niveau) et s’imprégner des valeurs associatives. Vouloir atteindre le haut niveau implique une part d’individualisme malgré cela il a tissé des liens humains forts avec les joueurs, bénévoles, dirigeants. Dragan avait un projet bien établi en débutant le handball et il connaissait les éléments essentiels à-sa réussite. Il abordait chaque entrainement comme une nouvelle étape dans sa progression. Son parcours est la preuve que le talent ne suffit pas pour faire du haut niveau. L’excellence sportive c’est construire son propre projet : identifier et appliquer les savoirs faire et savoir être nécessaire pour atteindre ses objectifs.”

Dragan vu par…Gwendal Thouminot

Si je dois choisir un mot pour Dragan c’est “déterminé”. Il savait dès le début qu’il voulait arriver au plus haut niveau. Il a énormément travaillé sans jamais douter et c’est une grande fierté en temps qu’ami et d’ex coéquipier d’avoir participé a son ascension. Dans la vie en dehors des terrains, Dragan est exactement pareil. Il faut toujours gagner ! Ça va de la partie de FIFA jusqu’au duel Yu-Gi-Oh avec son p’tit frère , il est sans pitié… Et pourtant derrière ce compétiteur de l’extrême, il reste en toute circonstance un ami infaillible d’une grande humilité ! Je l’embrasse !

Dragan Pechmalbec