Finale de la Coupe de France régionale. CPB Rennes – Saint-Julien, samedi (14 h 30). À Bercy, les Rennaises ont l’occasion de conclure en beauté leur saison exceptionnelle.

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Elles sont habituées aux gymnases municipaux. Samedi, dans une salle mythique pouvant accueillir plus de 20 000 spectateurs, elles vont entrer dans une tout autre dimension. Au palais omnisports de Paris-Bercy, rebaptisé AccorHotels Arena en 2015, les filles de l’entente AS Chantepie – CPB Rennes s’apprêtent à jouer le match de leur vie. Une finale de Coupe de France, régionale certes, mais à la saveur forcément particulière pour les pensionnaires de Nationale 3.

« Je pense qu’on réalise tout juste ce qui va nous arriver, et le stress commence un peu à monter, confesse la gardienne et capitaine Fanny Simon. Au début, on a joué la Coupe de France sans vraiment se dire qu’on visait la finale. Mais au fur et à mesure des étapes, on s’est rendu compte qu’on pouvait y arriver. On s’est aussi donné les moyens de le faire, c’est pour ça qu’on en est là aujourd’hui. »

« Finir la saison en apothéose »

Cette finale, les coéquipières de Fanny Simon sont allées la chercher en empilant les larges victoires, avec cinq matches sur huit remportés par au moins 10 buts d’écart. Seul le Kremlin-Bicêtre a véritablement su contrarier les Rennaises, dont le ticket pour Bercy n’a tenu qu’à un petit but en demies (23-22). Un ticket qui vient récompenser un parcours exceptionnel, à l’image de leur saison.

« Jouer cette finale est une grosse satisfaction, c’est une belle récompense pour l’ensemble du groupe d’arriver à ce niveau avec des joueuses qui sont passées par nos filières jeunes, se félicite l’entraîneur, Alan Gauvineau. Notre parcours en Coupe de France est quasi-parfait, d’autant qu’à l’exception d’un match nul, nous avons gagné toutes nos rencontres de championnat en N3. ll ne reste qu’à finir la saison en apothéose samedi. »

La montée en N2 acquise tout en restant invaincues, les Rennaises se rendent donc à Paris pour affronter un adversaire dont elles ignorent tout, rappelant le fossé qui les sépare du monde professionnel. « On ne sait pas trop à quoi s’attendre, on n’a pas eu de vidéo, et on n’a pas non plus de visu sur ce qui se fait dans leur championnat, pointe la capitaine. Si elles sont en finale, ce n’est pas pour rien. On s’attend évidemment à une grosse équipe. Il faudra batailler avec ce qu’il y a en face, et essayer de déjouer leurs points forts. »

À 350 km de chez elles, les filles d’Alan Gauvineau ne seront pas seules. Accompagnées par plus de deux cents supporters et bénévoles cerclistes, elles seront aussi portées par le peuple brestois, qui a spontanément avancé l’horaire de départ de ses bus pour venir défendre les couleurs de la Bretagne dès 14 h 30, avant la finale du BBH face à Metz à 18 h 45. C’est aussi cela qui fait la fierté du président de la section handball du Cercle Paul Bert. « Mettre sur le devant de la scène l’équipe féminine, c’est relativement nouveau pour nous et j’en suis ravi, témoigne Franck RousselOn a monté les échelons un par un, de la départementale à la Nationale 2 l’année prochaine. La Coupe de France, c’est la cerise sur le gâteau. » Un gâteau qui ne demande plus qu’à être savouré.

Ouest-France – 24/05/2019 – Ille et Vilaine